On pense souvent qu’elle est un quartier de Genève comme elle en est si proche. Mais non, Carouge est bien une ville construite au dix-huitième siècle sur ordre du roi de Sardaigne pour concurrencer sa voisine. Petite, on la compare à “Greenwich Village” en raison de l’atmosphère bohème qui y règne. Un charme méditerranéen qui opère quand on s’y balade et auquel je n’ai pas résisté.

Certes Genève est tout près de l’Italie, mais c’est à Carouge qu’on a le plus l’impression d’être dans le Sud. Elle m’a évoqué des petites villes italiennes et surtout la Provence que je connais davantage. La même légèreté, la même ambiance prétexte aux flâneries sont palpables. Et quand il fait si beau avec un ciel bleu et le soleil qui éclaire les jolies façades, c’est comme si on y était.

Carouge est séparée de Genève, située à quelques minutes à peine, par une frontière naturelle, l’Arve. Je ne crois d’ailleurs pas avoir déjà visité deux villes aussi rapprochées. Cela aurait été dommage donc de ne pas y faire un saut, surtout un jour de marché.

Artisans, antiquaires, cafés sympas, terrasses ombragées, jardins intérieurs, restaurants, boutiques à la mode…Carouge c’est tout ça réuni au travers de bâtiments à l’architecture évoquant les origines sardes de la ville.

On pourrait s’y promener des heures en s’enfonçant dans les rues, n’oubliant pas de lever les yeux vers les belles enseignes, volets colorés et autres détails charmants. C’est ce que j’ai fait une matinée de mai, prenant part à une balade gourmande en groupe animée par une guide expérimentée, Gianna Loredan, surnommée “Madame Carouge”, à la découverte de la gastronomie du coin. Pendant 2 heures, nous avons arpenté Carouge avec 4 arrêts au programme.

Comme premier arrêt, c’est à la fameuse boulangerie-pâtisserie Wolfisberg que nous nous sommes posés; une entreprise familiale prise d’assaut par les Carougeois dès le petit-déjeuner. Une table nous était réservée avec dégustation de quelques bons pains, viennoiseries et breuvages, histoire de découvrir les spécialités du lieu.

Après cette déjà gourmande mise en bouche, c’était au tour du chocolat de nous en mettre plein la vue (et la bouche !) comme deuxième arrêt. J’adore visiter les chocolateries et en Suisse, il y a le choix ! Originaire de Bretagne, Philippe Pascoët se distingue par ses chocolats aux mariages ingénieux et saveurs envoûtantes. Fruits de la passion, citron, thé…plusieurs mélanges subtils sont proposés. Et bien sûr, nous avons eu le plaisir de les déguster tout en se faisant raconter leurs secrets de fabrication.

C’est ensuite attablés à la terrasse du Tea-Room Philippe Taillé que nous avons poursuivi le circuit, autres bons pains et brioches au menu, accompagnés de boissons froides ou chaudes. Cette adresse propose aussi de très belles pâtisseries, quiches, sandwichs et plats du jour. Un bon endroit pour se donner rendez-vous, dégustant ces délices tout en profitant du cadre très agréable.

Tous les mercredis et samedis de 7h30 à 14h00, c’est jour de marché à Carouge et ce, depuis 1777 ! On ne pouvait donc rêver d’une meilleure façon de compléter cette balade gourmande que par un arrêt à celui-ci. C’est facile de le trouver, la belle fontaine de l’architecte Blavignac étant notre repère. Il y a des étals pour tous les goûts, dont du bon vin suisse du Domaine des Molards (1352) que nous avons pu déguster avant de nous dire au revoir !

Conviviale, à l’image de Carouge, cette virée permet non seulement de découvrir une partie insolite du grand Genève, mais aussi le savoir-faire de ses artisans.

Et si vous préférez d’autres thématiques pour vous initier à cette charmante petite ville, de nombreuses autres sont organisées également, toujours par Gianna Loredan et Illico Travel !

Crédit photos: Une Porte Sur Deux Continents