Pleine conscience voyage quotidien

La pleine conscience : en voyage et au quotidien

Quiconque pratique la méditation ou est friand de développement personnel a probablement déjà entendu cette expression. La pleine conscience (“mindfulness” en anglais) est en effet de plus en plus sur toutes les lèvres quand il est question de bien-être. Loin de moi l’envie de suivre une tendance en vous en parlant à mon tour. Je ressens plutôt le besoin de partager une réelle révélation qui a changé ma manière d’appréhender la vie ces dernières années. Car la pleine conscience, en voyage comme au quotidien, n’est pas une pratique que l’on emprunte puis qu’on délaisse. C’est une manière de vivre que l’on adopte ou non, selon son cheminement et son éveil spirituel.

Du “slow” à la pleine conscience

Cela fait quelque temps que je vous parle d’un mode de vie “slow” avec des articles spécifiques sur le tourisme lent qui trouve de plus en plus d’adeptes. Un tourisme axé sur la qualité plutôt que la quantité avec une volonté de ralentir pour prendre son temps afin de s’imprégner réellement d’un lieu et des rencontres qu’il fait émerger.

À force de promouvoir ce mode de vie qui est intrinsèque au blog, je me suis rendu compte qu’il n’était pas apprécié de tous. Des mots comme “lent”, “ralentir” ou “prendre son temps” ont malheureusement une connotation négative. Dans un monde où le “toujours plus” et le “toujours mieux” sont sans cesse revendiqués, vouloir se poser et apprécier la vie dans sa simplicité n’est pas toujours vu d’un bon œil.

Mais si j’apprécie le farniente et “l’art presque perdu de ne rien faire” comme le dit si bien Dany Laferrière, ils ne sont qu’un aspect du mouvement slow. Ce n’est pas parce qu’on souhaite vivre et voyager de manière moins rapide et consumériste qu’on aime nécessairement passer son temps sur une plage. De la même manière, cela ne veut pas dire non plus que l’on n’est pas dynamique et qu’on n’aime pas pratiquer une activité intensément.

Il y a une volonté plus générale dans le mouvement slow de retourner aux sources et de vivre pleinement. En même temps, faut-il vraiment être nomade et partir plusieurs mois dans une destination pour pratiquer le “slow travel” ? Je ne crois pas. Cela n’a en fait rien à voir avec le temps qui nous est alloué. Pourquoi ? Tout simplement parce que le mouvement slow découle d’un éveil spirituel plus grand : celui de la pleine conscience. Et cela n’a rien à voir avec une durée, mais plutôt une intemporalité.

La pleine conscience : se connecter au moment présent

Combien de fois dans une journée êtes-vous vraiment “là” ? Vraiment “présent” à ce que vous vivez ? Quand vous mangez, êtes-vous en train d’apprécier votre plat ou songez-vous au quelconque souci qui vous habite ou au planning du reste de votre journée ? Quand vous marchez dans la rue, prêtez-vous attention à ce qui vous entoure ou êtes-vous absorbés par votre dialogue intérieur ?

C’est un réflexe tellement fréquent d’aller vers le mental plutôt que vers l’être. Ainsi, on passe sa vie à continuellement être “ailleurs”, dans ses pensées, soit dans le passé ou le futur, mais rarement dans le présent. La pleine conscience, en voyage et au quotidien, nous apprend à nous reconnecter. À tout simplement être “là”. Et c’est pourquoi tant d’exercices de méditation nous invitent à le faire. Parce qu’à partir du moment où l’on se connecte au moment présent, notre perception du monde change.

Notre attention est enfin portée sur le présent sans jugement de valeur ni étiquettes. Lorsque nous pratiquons une activité, nous sommes absorbés par elle et non en train de commenter, expliquer ou juger à travers d’interminables va-et-vient mentaux. En devenant conscients, nous pouvons vivre pleinement avec tous les bienfaits que cela implique. Il y a bien sûr la réduction de l’anxiété, mais surtout l’ouverture et l’acceptation que cette pleine conscience amène en cultivant la bienveillance envers nous-mêmes et les autres.

Vers un tourisme bienveillant

Comment se reconnecter au moment présent permet-il de cultiver la bienveillance ? À partir du moment où l’on se reconnecte au moment présent et donc à son être plutôt qu’à son mental et son égo, on prend du recul sur ses schémas de pensée. On remet en question ses conditionnements, ses mentalités, ses croyances et ses préjugés pour s’ouvrir aux autres et prendre conscience qu’ils sont des êtres imparfaits, comme nous, avec qui nous partageons une humanité commune. Ils souffrent et font face aux mêmes défis que nous, égaux à nous, personne n’étant plus ou moins que l’autre.

En restant dans le présent, loin des fausses identités, connecté à notre être, le faire n’a plus d’importance. D’où le rejet des “bucket lists”. On ne vit plus, on ne voyage plus par souci de comparaison, de compétition ou d’accumulation. Les pays visités ne sont pas des trophées de chasse que l’on affiche fièrement sur les réseaux. Nos choix, en voyage comme au quotidien, sont motivés par nos envies profondes et non celles que l’on nous a dictées.

Cette notion de “pleine conscience bienveillante” (ref. Mathieu Ricard) a ainsi été un eurêka pour moi, exprimant bien le mode de vie plus conscient vers lequel je souhaite tendre. Je ne suis pas la seule à avoir eu ce déclic. En 2018, Auvergne-Rhône-Alpes tourisme a initié le terme “Tourisme bienveillant” pour mettre à l’avant sa destination touristique. Il ne s’agit plus simplement de promouvoir le “slow travel”, mais de compléter ce mouvement par un tourisme également écoresponsable et culturel. Ce tourisme se veut bienveillant, car il est porteur de nouvelles valeurs éthiques et responsables envers l’environnement, les habitants et les voyageurs. À l’opposé du surtourisme, il vise à créer des liens entre les locaux et les touristes à travers des rencontres authentiques et enrichissantes pour les uns comme pour les autres.

Une démarche plus nécessaire que jamais

Alors que nous vivons dans un contexte de pandémie mondiale, cette démarche de pleine conscience, en voyage et au quotidien, me semble plus nécessaire que jamais. Mais déjà avec les enjeux environnementaux que nous connaissions avant la crise, nos choix en matière de voyage devaient être revus en considérant notre impact climatologique et économique dans la perspective d’un tourisme plus conscient.

Conscient de notre responsabilité, mais aussi de notre relation avec autrui. Une pleine conscience qui encourage l’authenticité et où chaque partie est gagnante.

Voyager en goûtant au moment présent à travers des expériences vraies et un partage d’être à être. Peu importe si c’est pour une journée ou un mois, voyager en pleine conscience nous reconnecte à l’essentiel en nous faisant apprécier ce que l’on découvre lors de notre périple. Une pleine conscience en continuation avec le mode de vie que l’on a choisi d’adopter : être tout simplement présent.

Le moment présent et l’équanimité

Habiter le moment présent, voilà tout un défi que l’on nous lance pourtant depuis longtemps avec “Carpe Diem”. Comme si le message tentait d’être transmis, mais qu’il avait du mal à passer jusqu’au jour où l’on décide de tenter l’expérience. Avec la grande période de crise que nous traversons, c’est peut-être l’occasion plus que jamais de tenter le coup et d’enfin vivre dans le présent et de danser sous la pluie.

Ne pas attendre sans cesse que le ciel s’éclaircisse pour enfin “vivre”. Choisir d’habiter le moment présent même s’il est imparfait et incertain, car on a compris qu’il le serait toujours. Trouver la sérénité en soi plutôt que dans les événements extérieurs. Contrôler ce que l’on peut contrôler et lâcher prise sur ce que l’on ne contrôle pas. Accepter chaque instant dans ce qu’il a de plaisant et de déplaisant. Cela ne signifie pas d’être indifférent. Bien au contraire. C’est de cette équanimité que nait justement l’altruisme, la tolérance, l’ouverture et une authentique empathie envers tous les êtres.

Car en faisant de l’espace à l’intérieur de nous, on s’ouvre aussi aux autres pour célébrer la vie comme elle le mérite, en toutes circonstances.

Apprenez-vous aussi à vivre en pleine conscience, en voyage et au quotidien ?

Crédit photo : Une Porte Sur Deux Continents

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12 Commentaires
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Audrey

Coucou
Je suis pour un tourisme raisonné et respectueux au maximum. J’aime lorsque je voyage avoir le temps de prendre le temps mais comme tu dis, cela ne veut pas dire rester à ne rien faire sur une plage ! Ahaha
Des bisous
Audrey

Petitgris

J’aime beaucoup ta vision sur les voyages et la façon de vivre. Être plus lent ne signifie pas vivre moins intensément au contraire c’est ne perdre aucun moment ni aucune beauté ! Il était temps de se reprendre et de profiter de ce que nous offre la nature ! Merci pour ce beau et sage billet Nathalie Gros bisous

Koalisa

Un magnifique billet que j’approuve en tous points. Comme ça fait du bien de te lire ! Je t’embrasse très fort, chère Nathalie !

Christine

Je te rejoins totalement sur ta façon de voyager.

matchingpoints

Nous partageons votre point de vue. Prendre le temps pour aller vers l’essentiel dans tous les domaines de la vie, c’est ça que nous essaierons de faire. Il est certain, le COVID a accéléré ce phénomène, non pas par choix pour certains, mais par nécessité. Du coup, on redécouvre ce que l’on a “dédaigné”.
Nous vous souhaitons un beau weekend

Laurence

Je suis tellement en accord avec ta vision des voyages ! Un retour à des valeurs fondamentales, c’est sans doute ce que ce fichu virus nous aura amené de mieux … enfin, pour tous ceux qui sont prêts à l’entendre ! Bises