Au Québec, c’est bon de sortir des grandes villes pour profiter des plaisirs de l’hiver. C’est là qu’on peut vivre pleinement cette saison et l’apprécier dans ce qu’elle a de meilleur à offrir. Pour la première fois cette année, je me suis aventurée en Mauricie, dont je ne connaissais que la ville de Trois-Rivières. Une région québécoise, à deux heures de route à peine de Montréal, qui m’a fait prendre un grand bol d’air frais. Un dépaysement total pour découvrir la nature, toute de blanc vêtue, au Baluchon Éco-villégiature à Saint-Paulin.

L’écoresponsabilité : un lieu en communion avec la nature

Imaginez un immense territoire où coule une rivière, entre une forêt majestueuse et une prairie vallonnée. Un site où la nature demeure sauvage et respectée, même si apprivoisée et aménagée depuis plusieurs années. 1000 acres de beautés pour se poser et ralentir le temps, s’affranchir des contraintes de la ville et respirer.

Au milieu de ce site exceptionnel, un lieu sans pareil se fond dans le décor. Auberges, chalets, restaurant gastronomique, bar lounge, éco-café, spa…. Avec ses bâtiments et terrains dispersés, Le Baluchon n’est pas une institution hôtelière comme les autres. C’est un véritable centre de villégiature axé sur l’écoresponsabilité, d’ailleurs membre du Programme de Clé verte.

Cela se manifeste par une série de points allant de la conservation de l’énergie et de l’eau à la qualité de l’air en passant par la gestion des déchets et l’utilisation de produits biodégradables. De nombreuses actions quotidiennes et de longue haleine qui font du Baluchon un pionnier en matière de protection de l’environnement.

Un bel exemple de “slow design”

Cette volonté durable est présente jusque dans la conception et la fabrication des meubles qui suivent les préceptes du “slow design” visant à réduire l’empreinte écologique. Autant le mobilier que les accessoires et les bâtiments du Baluchon ont en effet été conçus en utilisant les matériaux disponibles sur le territoire local (bois, verre, pierre, métaux, minéraux, etc.).

La récupération et le recyclage de ressources renouvelables ont ainsi été encouragés dans la création de ces pièces pour la plupart uniques. Des espaces communs aux chambres, le fameux “Cachet Le Baluchon” est palpable dans le décor atypique et chaleureux en communion avec la nature et le patrimoine de la région.

Une chambre, ode à la nature

La chambre dans laquelle j’ai eu le bonheur de poser mes valises, le temps d’une nuit, était le parfait exemple de cette ode à la nature. Nichée dans l’Auberge de l’île, j’ai tout de suite aimé son ambiance à la fois chaleureuse et luxueuse. Son mobilier est fait à partir de matières recyclées, ce qui lui donne beaucoup de caractère et de personnalité. Tout a été pensé en ce sens, du tronc d’arbre qui sert d’appui à la table au placard fait d’écorces.

L’omniprésence du bois est d’ailleurs stupéfiante. On ne se sent pas du tout coupé de la nature une fois à l’intérieur, le foyer au gaz nous renvoyant un autre clin d’œil à celle-ci tout comme les poutres apparentes.

Jusque dans la spacieuse salle de bain avec baignoire et douche, les rappels de la faune et la flore mauricienne sont bien là : les toiles représentant des espèces de poissons de la région.

Reposante, cette chambre au lit king est aussi une véritable bulle de sérénité. J’y ai très bien dormi après une journée remplie d’activités extérieures. Peut-être est-ce aussi pour le bleu que j’adore, couleur phare de la pièce, réputée apaisante. Je n’ai pas attendu qu’elle soit la couleur Pantone de l’année pour l’aimer. Au sol, sur le fauteuil, dans les rideaux ou la literie, on retrouve ses nuances qui enveloppent le décor.

Fatbike et randonnée

Au Baluchon Éco-villégiature, les activités ne manquent pas pour sillonner le site, en hiver comme en toute saison. Traineau à chiens, cabane à sucre, balades à cheval, retraites de yoga, ski de fond, raquettes, glissades sur tubes… Il y a de quoi faire pour profiter du grand air.

Envie de vivre une expérience différente ? Pourquoi ne pas essayer le fatbike ? Ce vélo des neiges à assistance électrique est disponible à la location au Baluchon pour parcourir les sentiers au gré de paysages enneigés. Louis a tenté l’expérience et a adoré rouler dans ce cadre grandiose, à la rencontre notamment d’un joli moulin à vent en pierres des champs et d’une coquette chapelle en bois. Je me suis contentée de le regarder pour cette fois, mais si c’était à refaire, je n’hésiterais pas.

J’ai par contre pris beaucoup de plaisir à simplement marcher dans les alentours et sur les longs trottoirs en bois qui longent la rivière du Loup. Le décor est particulièrement enchanteur aux abords de la Chute aux Trembles. L’air est pur au milieu de cet environnement serein tellement revigorant. En tout, c’est 40 km de  sentiers aménagés en forêt et en bordure de rivière qui s’offrent à nous.

L’expérience du SPA nordique

Autre expérience à vivre absolument au Baluchon Éco-Villégiature : celle de son spa nordique. En bordure de la rivière du Loup, ce spa d’inspiration scandinave propose des moments de détente et de ressourcement dans un cadre nature des plus vivifiants.

Qui dit spa scandinave, dit expérience thermique avec des cycles chaud-froid. Tout commence par une dizaine de minutes dans le sauna sec où l’on a déjà une belle vue sur les installations du spa et de la rivière. Puis, une autre dizaine de minutes, cette fois dans un bain à remous chauffé.

Ce fut mon moment préféré. J’ai adoré m’y détendre au calme avec la vue environnante. S’en suit une autre dizaine de minutes, cette fois dans la salle de repos intérieure ou bien directement sur un fauteuil à l’extérieur.

Finalement, pour compléter le cycle, un bain froid de quelques secondes agit comme un véritable coup de fouet. Et pour bénéficier de tous les bienfaits de l’expérience, il faut répéter le cycle à quelques reprises. Résultat : une sensation de légèreté et de zénitude extrême.

Se retrouver en maillot dans l’eau à l’extérieur en plein hiver me semblait être totalement farfelu, mais j’ai rapidement compris tout l’intérêt de se prêter au jeu. C’est aussi une belle façon d’apprivoiser les éléments naturels et d’épouser la saison hivernale en faisant fi du froid.

L’Éco-café au bout du monde

Au Baluchon Éco-villégiature, la bonne cuisine est également à l’honneur, d’abord à l’Éco-café Au bout du Monde où la culture biologique et naturelle est valorisée. Le menu est issu à 80% des produits locaux en partenariat avec les fermes du voisinage. En été, les fines herbes et légumes sont cultivés sur place. Comme son nom l’indique, l’Éco-café s’inscrit dans le mouvement éco-gastronomique encourageant l’alimentation de proximité et la sauvegarde des traditions culinaires.

Un décor au cachet unique

À cette envie de transmettre un héritage en servant de passerelle entre la ferme et la table s’ajoutent la récupération et le recyclage, toujours dans une volonté de “slow design”. Des objets et des pièces mécaniques antiques provenant d’un ancien moulin à scie sont par exemple exposés dans la salle. De grands tissus dévoilant des dessins et des textes d’archives racontant l’histoire de la région se retrouvent aussi aux murs. Le tout crée un décor original et créatif, clin d’œil aux fermes d’antan, qui permet d’encore plus apprécier les saveurs du terroir au menu.

Déjà, j’ai énormément apprécié les indications claires (options végétariennes, mets sans gluten, plats végétaliens, suggestions du chef, plats relevés). Bien utile pour les personnes souffrant d’intolérances alimentaires. Ce n’est heureusement pas mon cas, mais je me mets toujours à la place de ceux et celles dans cette situation qui ont souvent bien du mal à trouver un plat qui leur convient au restaurant.

Des entrées réconfortantes

Comme entrées, le potage du moment (velouté de champignons) tout comme la soupe à l’oignon à la bière noire Le Sang d’Encre et sirop d’érable (gratinée de fromage Paillot de chèvre) se sont avérés être d’excellents choix. Deux soupes riches, réconfortantes et délicieuses.

Des plats généreux

Les plats, généreux et savoureux, mettaient eux aussi à l’avant les bons produits de la région. Le croque-monsieur aux pleurotes (tombée de poireaux au beurre garnie de fromage Rang des Îles et noix de Grenoble, servis sur tartine à l’oignon) était onctueux et goûteux. Le sandwich “Sloppy Joe” tout autant (effiloché de joue de bœuf braisé, sauce au porto et pommes, fromage Haut des Marais, tomates et oignons caramélisés servis sur pain baguette).

La salade qui accompagnait les plats était parfaite pour trancher avec un peu de fraîcheur et les frites, vraiment succulentes, ne pouvaient pas mieux convenir. Pour les accompagner, n’hésitez pas à commander le panaché de 6 variétés de mayonnaises maison, toutes plus délicieuses les unes que les autres.

Des desserts qui font plaisir

Pour le dessert, faites-vous plaisir avec une tarte aux amandes et pommes des champs du Baluchon (beurre de pommes, sorbet de pommes et tuile d’avoine grillée). Le gâteau au fromage et chocolat blanc, croûte de noisettes et sarrasin (gel d’agrumes, grains de sarrasin entiers caramélisés, macarons au caramel de miel) est aussi épatant. Que de bonnes associations de saveurs !

Des petits-déjeuners faits maison

C’est aussi à l’Éco-café Au bout du Monde que l’on sert les petits-déjeuners. Ils sont présentés sous la forme d’un buffet avec un menu encore une fois entièrement cuisiné sur place à partir d’ingrédients frais issus du terroir. Les pains sont faits par le boulanger artisan du Baluchon et même les grains de café certifiés équitables sont torréfiés sur place. Résultat : que de bonnes choses à se mettre sous la dent, dont des spécialités québécoises. Je n’ai pas pu résister par exemple au pain doré nappé de sirop d’érable.

Repas gastronomique à la Salle à Manger

Si le menu et l’ambiance rustique de l’Éco-café Au Bout du Monde m’ont complètement charmée, j’ai aussi été heureuse de découvrir la cuisine raffinée et moderne de la Salle à Manger, ouverte pour les repas du soir. Celle-ci fait également la part belle aux produits locaux, apprêtés avec originalité par le Chef  Joël Vincent.

Avant même de goûter aux plats de sa carte éclectique inspirée de la cuisine du marché, j’ai été séduite par le décor de la salle. La présence du bois, l’atmosphère tamisée, les foyers, les toiles en référence à la faune, la flore et le patrimoine de la région… Tout le cadre converge pour nous faire vivre une expérience inoubliable.

Entre les mains du personnel attentionné, j’ai en effet passé un repas mémorable, ravie de découvrir la gastronomie contemporaine localement responsable du restaurant qui est d’ailleurs récipiendaire de plusieurs grands prix culinaires.

Salade fraîcheur et poisson délectable

Pour commencer en douceur, une salade fraîcheur m’est apparue de mise (mélange de fines laitues, juliennes de légumes hivernales, vinaigrette blanche à la fleur de mélilot). Louis a ensuite opté pour l’omble chevalier (pavé saisi, velouté de salicornes, purée de pois verts, chou-rave et asperges). À noter que les produits de la mer au menu de la Salle à Manger sont certifiés “Ocean Wise” : la garantie d’une pêche responsable et durable. Le poisson était délectable, tendre et fondant, visuellement aussi très bien dressé.

Un poulet… végan

Pour changer et tester un plat végan – les options sans gluten étant offertes aux personnes souffrant d’intolérances – j’ai pour ma part choisi le poulet végan. L’illusion était bonne et les saveurs au rendez-vous avec l’assaisonnement au paprika fumé, la sauce crémeuse à l’ail noir, la courge poivrée, les amandes rôties et le quinoa rouge.

Nougat glacé, betterave et orange

Si le nougat glacé au miel de bleuet et Amaretto (entremets glacé aux bleuets, miel La Piqûre et Amaretto, gel de bleuet et sapin baumier, tuile aux amandes et meringue) s’est avéré être un dessert très bien composé, c’est la betterave-orange et fleur de sureau qui a retenu toute mon attention.

La betterave en dessert, il fallait oser, mais ça fonctionne ! On goûte les arômes de cette plante, mais de manière subtile, l’ensemble étant très bien équilibré, pas trop sucré. Elle est présente sous plusieurs formes en alternance avec l’orange qui se marie à merveille avec elle : mousse et glace à la betterave aromatisées au sureau, biscuit cacao, chips de betteraves, gelée d’écorces d’oranges confites et gel de betteraves à l’orange. Cela permet d’alterner les textures pour créer un dessert exquis et original aux associations du tonnerre.

Cafés flambés

Parmi les autres choix au menu, les cafés flambés en salle sont une expérience inusitée à s’offrir pour les amateurs de ce type de boissons. Un spectacle apprécié pour les autres convives également qui ont par la même occasion le plaisir d’assister à ce rituel impressionnant, comme ce fut mon cas.

Pour son site exceptionnel, le bel éventail de ses activités, sa démarche écoresponsable, la qualité de sa cuisine et la gentillesse de son personnel, Le Baluchon est décidément un lieu à part. L’endroit rêvé pour une échappée hivernale en Mauricie au cœur de paysages enchanteurs où l’on se sent si bien en symbiose avec la nature.

Le Baluchon
3550, chemin des Trembles
Saint-Paulin (Québec) J0K 3G0 Canada

Un grand merci à Tourisme Mauricie et au Baluchon Éco-villégiature de m’avoir permis de séjourner dans ce lieu d’exception. Toutes les opinions émises sont 100% les miennes.

Crédit photo : Une Porte Sur Deux Continents