Flâneries dans les Mews de Londres

Parfois, il faut plus d’un séjour dans une ville pour découvrir ses repaires cachés. Les premières fois, on visite les incontournables, puis on est en quête d’un peu plus quand on revient : à la recherche des endroits cachés qu’elle recèle. À Londres, il m’a fallu attendre le cinquième voyage pour enfin prendre le temps de découvrir ses aspects plus discrets, même si eux aussi sont bien connus des initiés. Je pense par exemple aux fameux Mews de Londres, ces charmantes petites allées colorées qui se cachent derrière des maisons de ville plus imposantes dans les quartiers huppés de la capitale.

Construits aux 18e et 19e siècles, les Mews de Londres étaient à l’origine des étables pour les chevaux avec un logement de fonction situé à l’étage pour le personnel des habitants fortunés des alentours. Le bruit et les odeurs des chevaux n’incommodaient ainsi pas les propriétaires et leurs proches qui dormaient à l’écart. Avec l’arrivée des voitures et la disparition des calèches, ces “carriage houses” sont devenues des maisons mitoyennes particulièrement prisées en raison de leur situation au centre de la ville, tout en était au calme.

Transformées progressivement en duplex d’habitation, on les reconnait par leurs façades colorées à l’abri des regards dans des ruelles pavées qu’elles bordent de chaque côté. Pour trouver ces fameux Mews de Londres, il suffit d’avoir l’œil bien ouvert quand on sillonne les rues de la ville, n’hésitant pas à tourner la tête quand on aperçoit un grand porche de pierre derrière lesquel ils se cachent parfois. L’ouest de la capitale en possède des dizaines, principalement localisés dans les quartiers de South Kensington et Notting Hill. Voici ceux que j’ai pu dénicher…

1. Stanhope Mews, South Kensington

Au cœur de South Kensington, j’ai découvert Stanhope Mews complètement par hasard, alors que je séjournais dans le quartier aux Crown Lawn Apartments. On ne peut pas le rater en longeant Cromwell Road, non loin du fameux Musée d’Histoire Naturelle. Coquet et fleuri, on s’y sent tout de suite au calme, alors que l’agitation de la ville n’est guère loin.

2. Kynance Mews, South Kensington

Toujours dans Kensington, le Kynance Mews est une longue allée où l’on avance de surprise en surprise dans le Victoria Road Village. Pratiquement pas de bruit et une impression de voyager dans le temps au détour de charmantes maisons bien entretenues par leurs propriétaires.

3. St. Luke’s Mews, Notting Hill

Comme si Notting Hill n’avait pas assez de charme avec ses belles artères comme Portobello Road, ce quartier bobo de la capitale a un autre atout : le St. Luke’s Mews. En le découvrant, je m’imaginais sans peine y vivre, surtout dans sa partie est, enchanteresse comme tout avec ses maisons aux façades et portes colorées agrémentées de vigne vierge. J’ai aimé les petits balcons fleuris, les pots de plantes, les bicyclettes qui attendaient sagement de faire une balade et tout simplement la vie de quartier qui se dégage de ce Mews de Londres particulièrement joli.

J’ai appris après coup que le St. Luke’s Mews était aussi célèbre pour avoir été le lieu de tournage de la fameuse scène du film Love Actually où Mark (Andrew Lincoln) déclare son amour à Juliet (Keira Knightley). Pas étonnant finalement ; ce mews est tellement photogénique et romantique !

4. Colville Mews, South Kensington

Discret, on peut presque le rater si on marche d’un pas trop rapide. Le Colville Mews se cache sous une arche de Lonsdale Road et comprend plusieurs enseignes dont Temperly London à la façade peinte du drapeau anglais, tout près de Portobello Road. Très garni en plantes, il y en a même qui sont cultivées à même une façade. Une autre touche d’originalité typiques aux Mews de Londres, à la manière d’une vie à la campagne avec les avantages de la ville.

5. Victoria Mews, Notting Hill

À la lisière de Notting Hill et à deux pas de Kensington Gardens, le Victoria Grove Mews jouit vraiment d’un emplacement tranquille, juste à côté de toutes les attractions. Encore une fois, on voit que les propriétaires s’appliquent à préserver cet héritage urbain, taillant même les arbustes en formes animales pour donner encore plus de chien à leur ruelle.

Et dire qu’il y a encore des dizaines de Mews de Londres qui m’ont échappé, en espérant pouvoir les découvrir lors d’une prochaine visite. Peut-être en avez-vous d’autres à suggérer de votre côté ?

Crédit photo : Une Porte Sur Deux Continents