Il y a ces symboles d’un pays qui hantent nos pensées depuis l’enfance. La Tour Eiffel de Paris, l’Acropole d’Athènes, les pyramides d’Égypte… Au Québec, deux me fascinent depuis mes tout premiers cours de géographie: le Rocher-Percé et l’archipel de Mingan. Deux merveilles de la nature que je m’étais promise de voir un jour. La première m’a éblouie l’an dernier lors d’un road trip en Gaspésie. La seconde m’a tout autant enchantée cette année lors d’un nouveau voyage sur les routes québécoises, cette fois à la Côte-Nord. Retour sur cette visite qui se mérite, mais qui vaut absolument le déplacement.
Une mer houleuse, un temps gris et un vent à faire rougir les joues. C’est le début septembre à Havre-Saint-Pierre et la météo incertaine me fait douter de pouvoir partir à la découverte de la célèbre réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan. Comme le fameux Rocher, ce site exceptionnel m’intrigue depuis si longtemps. Et après avoir parcouru plus de 1000 km depuis la métropole pour y accéder, j’aurais trouvé dommage de le rater si proche du but.
Heureusement, les Nord-Côtiers ont de l’eau salée qui coulent dans leurs veines, me rappelle Michèle, la sympathique agente de liaison qui nous accompagnera sur la réserve malgré les caprices de Dame Nature. Fin de saison et météo difficile obligent, ce ne sera pas à bord d’un bateau normal que nous ferons la traversée, mais dans une embarcation de Parcs Canada, dans la cabine même du capitaine !
S’étendant sur 150 km entre Longue-Pointe-de-Mingan et Aguanish, l’archipel comprend une quarainte d’îles et îlots calcaires (et près de mille îlots granitiques) aux falaises escarpées et à la nature exceptionnelle, façonnés tout doucement sous la mer il y a près de 500 millions d’années. Sculptés par les vagues, mais aussi le vent et bien sûr le gel et le dégel, les monolithes qui s’y trouvent ont jailli de l’eau pour nous laisser admirer leurs courbes spectaculaires.
Sur la trentaine d’îles calcaires de l’archipel, un seul arrêt sera possible lors de l’excursion: l’île Quarry. La mer est en effet trop agitée pour découvrir l’île aux Perroquets, connue pour son phare et ses fameux macareux moines, ou Niapiskau et sa “bonne femme” qui en a fait sa renommée. Qu’à cela ne tienne, Quarry est déjà une perle en soi au sein du territoire, devenu réserve de parc national en 1984.
Mais avant de faire escale à l’île Quarry, la traversée nous met bien en appétit. Même si la météo nous empêche d’y accéder, l’île Niapiskau et ses personnages de calcaire apparaissent à l’horizon. On a la chance de s’en approcher, devinant quelques formes insolites qui interpellent l’imaginaire. On a tantôt l’impression de voir un couple qui s’embrasse, le profil d’une femme, la silhouette imposante d’un animal… Selon l’angle et la distance, la roche ciselée par la nature au fil du temps se métamorphose en de véritables créatures. J’imagine comme de plus près, cela doit être encore plus saisissant.
Puis, cap sur l’attraction principale de la journée, l’île familiale par excellence qui dispose aussi de sites de camping, dont les tentes oTENTIK de Parcs Canada, meublées, chauffées et éclairées ! Si je n’ai pas eu le bonheur de m’endormir dans ce cadre enchanteur, j’ai pu parcourir une bonne partie de son sentier au cœur de la forêt boréale. De longs trottoirs de bois traversent l’île pour permettre aux visiteurs d’explorer les étonnantes falaises mortes, mais aussi les landes et les tourbières du site.
Des plantes et des fleurs que l’on ne croise pas tous les jours, un air pur vivifiant, de grands arbres à n’en plus finir… Quarry est belle, Quarry est vraie. Préservée, elle parait intouchée, même si les visiteurs affluent chaque année par centaines pour la voir, elle ou ses sœurs qui ont chacune leur charme.
Dans le sentier des falaises, l’artiste new-yorkais Antony Heinz May a d’ailleurs voulu laissé son empreinte avec une œuvre d’art inusitée que lui a inspiré le site. À partir de bois de marée, il a cherché à exprimer le besoin d’évasion en nature dans cette création où forêt et pixels se confondent.
Après cette incursion au cœur de la forêt boréale, changement de décor le long du littoral où les rochers sculptés par les eaux du golfe nous attendent sagement du côté de l’Anse des Érosions. Un nom bien trouvé pour ces paysages nus et érodés dont on ne se lasse pas de contempler. L’archipel comprend d’ailleurs la plus grande concentration de monolithes au Canada. Quelle merveille !
On oublie vite les longs kilomètres parcourus et la météo capricieuse devant de tels spectacles naturels qui laissent le souffle coupé. Un décor sauvage et irréel, encore plus sublimé par le charmant accueil des Nord-Côtiers qui ont bien raison d’être fiers de leur magnifique archipel. Je referais sans hésiter la route pour découvrir la prochaine fois d’autres îles de cet archipel, aussi beau qu’on le dit !
Informations pratiques:
-Les îles sont seulement accessibles par bateau, de mi-juin à début septembre, à partir de Longue-Pointe-de-Mingan, Mingan et Havre-Saint-Pierre
-Des guides-interprètes de Parcs Canada se trouvent sur les lieux en pleine saison
Tous les détails sur le site officiel de Parcs Canada
Où rester ?
Au Gîte Chez Françoise à Havre-Saint-Pierre avec un accueil chaleureux propre au Cayens !
Un grand merci à Québec Maritime, Parcs Canada et l’Alliance de l’industrie touristique du Québec de m’avoir permis de faire cette excursion mémorable dans le cadre de mon road trip à la Côte-Nord.
Crédit photos: Une Porte Sur Deux Continents
Une bouffée d’oxygène et d’authenticité dont je ne me lasse pas ! Cette nature préservée est grandiose 🙂 Merci de m’y avoir emmenée en photos et d’avoir donné ces informations pratiques 🙂 Passe une belle journée Bisous
De plus en plus rares des endroits comme celui-ci. Une chance que les visiteurs sont respectueux de cet environnement unique, car il faut le préserver. Heureuse que cela t’ait plu. Bisous et très belle journée à toi aussi 🙂
J’aimerai visiter cet endroit.
C’est un incontournable au Canada !
La nature y est vraiment magnifique !
Et pour les personnes qui s’intéressent aux plantes, ça doit être un régal de voir toutes ces espèces dont j’aimerais connaitre le nom de près.
Cette nature sauvage et à l’état pur est magnifique. Ton pays m’attire énormément et je traverserai bien l’Atlantique pour le découvrir.
C’est un pays de contrastes que je suis sûre, tu adorerais !
Les sites d’exception se méritent, ton billet en est la preuve ! Tes photos sont magnifiques (et j’ai un faible pour les photos de ponton…). Bisous !
Elles dont toujours envie d’évasion, c’est vrai. Bisous
C’est plutôt une quarantaine d’îles et d’îlots et non pas 1000 !
Bonjour Claude,
C’est en effet une quarantaine d’îles et îlots calcaires, mais bien près de 1000 îlots granitiques !
Je vais le préciser dans mon article pour éviter les confusions comme la vôtre.
Merci !
En regardant vos photos on comprend la signification du mot Nature !
Elle est en effet reine à la Côte-Nord !
Mais que c’est beau, une nature à couper le souffle
Merci de ce merveilleux partage
Bisous
Un lieu unique en son genre au Canada !
Heureuse que tu aimes 🙂
Bisous
C’est magnifique ! tes photos donnent vraiment envie !!
Merci Gaëlle ! 🙂
Qu’est-ce que c’est beau! Quand je pense à ceux qui posent les allées en bois comme ca aussi, quel boulot!
Oui, tout un travail. Du coup, les personnes à mobilité réduite y ont accès, ce qui n’est pas toujours le cas sur ce types de sites.
C’est sublime, je suis conquise!
Bises
Tu aimerais beaucoup t’y balader je crois.