C’est la principale attraction de l’île Bonaventure, sans aucun doute. Les touristes s’y ruent chaque année pour admirer les majestueux fous de Bassan qui forment la plus accessible colonie au monde. Environ 110 000 y élisent en effet domicile d’avril à octobre. Récit de ma rencontre avec ces impressionnants oiseaux de mer.
“Fous de Bassan”, rien que le nom intrigue et fait appel à notre imaginaire. Pourquoi “fous” ? Parce que les premiers pêcheurs ne comprenaient pas qu’ils plongent la tête en flèche dans l’eau en ressortant chaque fois le bec vide. En fait, ils ignoraient que ces drôles d’oiseaux avaient déjà avalé leur proie dans la remontée. Pourquoi “Bassan” ? Parce qu’ils sont originaires de l’île de Bass, à proximité des côtes orientales de l’Écosse.
Chevauchant de près celle de l’archipel écossais, la colonie de l’île Bonaventure la dépassa en 2008, devenant la plus grande au monde avec 121 000 oiseaux ! Après un taux de reproduction en déclin ces dernières années, le nombre de fous de Bassan serait heureusement aujourd’hui en hausse, avec 54 034 couples recensés en 2015 sur l’île.
Déjà sur les berges de Percé, ils sont sculptés sur les bancs. Pourtant, ils s’approchent rarement de la côte, bien cantonnés à leur espace le long des falaises du littoral qu’ils n’outrepassent jamais. Pour les observer, c’est à nous d’aller à leur rencontre, au cœur même de leur habitat où ils nichent et se reproduisent, année après année. Du printemps à l’automne, ils y reviennent, se retrouvant au même nid pour élever leurs poussins (un seul par couple).
Imaginez ces milliers d’oiseaux, à quelques mètres de distance. Les voir s’agiter, s’envoler, se bécoter, juste devant nous. Pendant les beaux jours dans ce beau coin de la Gaspésie, leur ballet incessant fait la fierté de l’île et le bonheur des ornithologues. Même en amateur, comment résister à ce spectacle époustouflant ? J’y ai passé des heures, simplement à les contempler au bout du sentier des colonies qui nous mènent à leur refuge depuis le quai.
Avec leur plumage blanc, leurs têtes jaunes, leurs yeux bleus cerclés de gris et leurs becs en forme de poignard, les fous de Bassan ont toute une prestance. Quand leurs grandes ailes blanches marquées de noir aux extrémités sont déployées, elles peuvent mesurer jusqu’à 180 cm. Ils ont beau être bruyants et malodorants, il suffit de les regarder planer dans les airs pour avoir le souffle coupé. Quelle aisance, quelle envergure !
Pas étonnant qu’ils soient souvent en train de voler. Ils sont en fait continuellement en quête de poissons, comme le maquereau bleu qui constitue 70% de leur diète, parcourant des dizaines et même des centaines de kilomètres pour en rapporter à leur unique poussin qu’ils nourrissent par régurgitation. Ils ont malheureusement de plus en plus de mal à en trouver, devant voler sur des distances croissantes pour pêcher leurs proies.
Puis, quand le froid s’installe, ils font comme beaucoup de retraités québécois, les fameux “snowbirds” qui quittent le Canada pour passer l’hiver dans des contrées plus chaudes. Les fous de Bassan rejoignent les aires d’hivernage dans les eaux chaudes du golfe du Mexique, nous donnant rendez-vous l’année prochaine dans leur fidèle refuge gaspésien…
Merci à Québec Maritime et Tourisme Québec de m’avoir permis de visiter ce site dans le cadre de mon road trip dans le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie.
Crédit photos : Une Porte Sur Deux Continents
Quelle majesté! Je comprends que tu aies eu envie de les photographier. Ces fous de Bassan sont très beaux!
Bonne journée Nathalie!
Bises
Il faut beaucoup de patience pour réussir à les saisir parfaitement.
Bises et belle journée à toi aussi 🙂
J’avais beau avoir été prévenue, c’est leur nombre important qui surprend en arrivant ! J’ai longuement observé leur système de pêche qui leur a valu ce nom 🙂 Mais c’est le ballet aérien qui est magnifique quand ils déploient leurs grandes ailes ! A terre il y a toujours une scène à voir : tendresse ou prise de becs ! J’aime beaucoup ta photo du “baiser” ! Merci pour ce beau reportage 🙂 Belle journée Bisous
Moi aussi, j’ai été surprise, même si j’en entends parler depuis toujours !
Heureuse que mon reportage te plaise ! 🙂
Bisous et très belle journée à toi aussi !
Tes photos sont magnifiques ! Que cela doit être impressionnant de voir cette colonie de si près !
Merci beaucoup ! Oui, très impressionnant. La colonie est vraiment immense.
Quel spectacle impressionnant, tes photos sont absolument sublimes ! Bises
Des centaines de photos à trier pour en arriver à cette quintessence ! 😉 Bises
Wow super impressionnant tous ces oiseaux!
Ils ont cette envergure qui frappe, surtout quand ils s’envolent. Je ne m’en lasse pas.
J’avoue que maintenant j’ai envie d’aller les voir en vrai… Amoureuse de la nature, bonjour!
Oh oui ! Sur cette île comme ailleurs en Gaspésie, tu serais comblée !
Avec vous, on zigzag dans le monde, hier dans le sud de la France, aujourd’hui ici 🙂 … Les oiseaux sont magnifiques, et c’est vrai, ils n’ont qu’un seul poussin ?
Exactement, un seul par couple ! 🙂
Je crois que j’ai bien choisi le nom du blog…
C’est vraiment impressionnant.
Ça vaut vraiment le déplacement !
Wow quel spectacle! C’est chouette que tu y sois allée! Et ils se laissent approcher en plus 🙂 Bises ♥
Oui, c’est incroyable ! J’en entendais parler depuis mon enfance. Avec le Rocher Percé, c’est un beau rêve de réalisé ! 🙂
Bises
Wahou magnifique ! Je viens d’écrire un article justement sur mon choix de réaliser une expatriation engagée et c’est la sauvegarde des oiseaux que j’ai choisi ! Ceux là sont superbes 🙂
Schuldi
Merci Schuldi !
C’est une belle cause, surtout qu’il y a tellement d’espèces en danger.
Je n’ai pas eu la chance de les voir d’aussi près, mais j’ai été très impressionnée par ces oiseaux et leur ballet volant!
Je te comprends. Le site de l’île Bonaventure est exceptionnel pour s’en approcher ainsi.
Changement radical de destination, après Arles et le Vieux Continent ! Tu nous fais traverser les océans en deux clics, et ça décoiffe ! Cette ile est à n’en pas douter d’un dépaysement absolu. Merci pour cette découverte 100 % nature !
Ça me fait plaisir ! 🙂
Ils sont superbes ! Tes photos sont géniales, tu les as approchés de très près dis donc. J’imagine qu’effectivement ça devait être impressionnant à voir !
Oui, c’est le seul endroit au monde où l’on peut les approcher ainsi. Les autres colonies ne sont pas accessibles comme celle-ci.
Magestueux, tes photos encore une fois m’emportent
Cela me rappelle le Banc d’Arguin
Bisous
Ça doit être formidable à voir aussi. Bisous
Ces oiseaux sont magnifiques ! C’est impressionnant d’en voir autant regroupés sur un espace aussi restreint. Le spectacle qu’ils offrent vaut le déplacement, quelle chance d’avoir pu les voir et les photographier d’aussi près !
Bises à toi Nathalie et merci pour ce partage !
Un lieu exceptionnel, l’unique au monde d’ailleurs où l’on peut les observer de si près. Bisous chère Manal 🙂
Ôh qu’ils sont beaux !
Ça devait être très touchant de pouvoir les voir de si près !!!
Assez surréaliste depuis le temps que j’en rêvais !
Ces oiseaux sont super beaux. J’aime beaucoup l’anecdote sur leur nom, c’est super intéressant tout ce que tu racontes dans cet article !
Ça me fait plaisir ! C’était tellement un moment spécial de les voir dans leur habitat naturel.