Dany Brillant n’a pas besoin d’insister beaucoup pour me convaincre. Saint-Germain-des-Prés a toujours été pour moi un quartier mythique de Paris, associé à jamais aux intellectuels et passionnés de littérature. Les années ont passé et il n’est peut-être plus le repère des philosophes comme autrefois, mais se promener dans ses petites rues demeure un plaisir auquel je succombe dès que possible.

Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Jacques Prévert…on ne compte plus le nombre d’artistes et penseurs qui se sont attablés à l’un de ses cafés. Aujourd’hui, Les Deux Magots et le Café de Flore débordent de touristes venus grappiller ce qu’il reste de cette époque. Mais à défaut de vouloir revivre ce passé glorieux, mieux vaut à mon avis laisser son imagination galoper dans les ruelles du quartier aux ravissants bâtiments du dix-septième siècle.

Boutiques de créateurs, antiquaires, brasseries célèbres, galeries d’art, librairies surannées et adresses gourmandes; Saint-Germain regroupe décidément plusieurs attractions. Quand on prend le temps de lever les yeux, on aperçoit aussi de jolis détails, surtout dans les recoins plus secrets, comme la rue Madame où j’avais posé mes valises à l’hôtel du même nom. Fleurs au bacon, placettes pleines de charme, enseignes d’une autre époque, passages couverts, flâner dans ce quartier historique est toujours agréable.

Loin des artères commerçantes, les plus petites rues sont paisibles. On y croise des habitants du quartier qui le connaissent par cœur, heureux de nous orienter, car à force de s’enfoncer à l’aveuglette, on perd vite le fil de notre virée, mais c’est bien ce qui fait le charme de ce type de balade.

Les artères plus achalandées n’en sont pas moins intéressantes et il y a bien une raison pour que tant de Parisiens et touristes s’y ruent. Je pense par exemple à la rue Saint-André-des-Arts, domicile de nombreux étudiants, où se trouve le restaurant Allard, l’un des derniers vrais bistrots de Paris.

Regarder les passants aller et venir, assister à des scènes parisiennes, voir des jeunes rigoler entre deux cours…cela fait aussi partie de l’esprit de Saint-Germain, à la fois animé et discret. On y va pour cette dualité et peut-être également, secrètement, pour rêver nous aussi de refaire le monde autour d’un café-crème.