Un générique mystique, une histoire énigmatique, des existences qui n’ont plus de sens… Ceux qui restent ne font que penser à ceux qui sont partis, les tas de questions en suspens ne parvenant pas à combler le vide laissé par leur absence. Une série existentielle, obsédante, inquiétante et pourtant lumineuse, même si le désespoir rôde à chaque tournant.

Imaginez le monde tel qu’on le connait, 2% de sa population en moins. Un beau jour, des millions de personnes ont tout simplement disparu, sans la moindre explication : voilà le pitch de The Leftovers, diffusé l’été dernier sur HBO. Chose rare, les premières minutes ont suffi à me captiver, la magnifique bande-son et l’excellente réalisation faisant le reste. En dix épisodes, je me suis laissée porter par son rythme lancinant, ses doutes et sa poésie.

Axée sur les personnages, la série suit les habitants de la petite ville de Mapleton. On découvre leurs vies et leurs secrets; la perte d’une mère, d’un mari ou d’un enfant ayant affecté chacune des familles. Certains avancent sans regarder en arrière, pendant que d’autres sont habités par la culpabilité. Pourquoi eux, pourquoi pas nous ? Quand viendra notre tour ? Les reverrons-nous un jour ? À regarder, bien plus qu’à décrire, les mots se faisant rares pour exprimer les émotions qui nous envahissent devant cette série douce et troublante, comme une caresse qui se termine en gifle.

Crédit photos: HBO / Paul Schiraldi