La ligne est mince et les connotations diverses. Tout dépend en fait de l’image que l’on associe à l’un ou à l’autre, le premier, avouons-le, étant souvent lié dans nos esprits au tourisme de masse et donc, à des comportements plus ou moins corrects. Pourtant, à la base, les deux réfèrent au plaisir de voyager. Mais en réalité, est-ce vraiment la même chose ?
On l’est tous à un moment ou un autre, dès lors qu’on se déplace ailleurs. Je ne crois pas qu’on reproche aux touristes leur curiosité ou leur envie de se cultiver. C’est plutôt leurs attitudes ou leur façon de s’agglutiner dans les mêmes lieux qui nous agacent tant. Et parfois, on ne peut faire autrement. Certains sites sont tellement bondés que lorsqu’on désire les voir, on doit se fondre à la masse de touristes qui veut la même chose que nous. Je pense par exemple à la Fontaine de Trévi; un lieu où je me suis particulièrement sentie touriste avec mon appareil photo au cou et mon chapeau pour me protéger du soleil.
Bien sûr, les plus belles villes du monde sont achalandées. On doit inévitablement faire la file pour entrer au Vatican ou visiter la Tour Eiffel. Par contre, on peut redorer l’image des touristes en se comportant de manière civilisée, par des gestes aussi simples et évidents que de jeter nos déchets dans les poubelles et continuer leur tri même en voyage. Cela passe aussi par le respect des lieux, baisser le ton pour ne pas importuner les habitants de certains endroits, toujours pris d’assaut. Bref, ne pas penser que les bonnes habitudes adoptées dans notre pays de résidence n’ont plus d’importance en voyage, quand elles en ont peut-être encore plus.
Cela fait tout de suite plus chic de dire qu’on est un voyageur, ne voulant surtout pas être qualifié de touriste. Encore une fois, je crois que c’est à chaque personne de se définir, les gestes parlant plus que les dires.
Mais pour moi, un voyageur a quand même ce petit quelque chose en plus. Il ne voyage pas de la même manière. S’il le fait, c’est pour assouvir une quête et sortir des sentiers battus. Le voyageur laisse ses à priori de côté, ne cherchant pas toujours à faire des comparaisons avec d’où il vient. Il ne se ramène pas une tonne de souvenirs, les objets n’ayant aucune commune mesure avec les rencontres qu’il aura pu faire sur sa route et les expériences qu’il aura vécues. Le voyageur, pour moi, c’est celui qui ose se perdre dans les ruelles d’une ville, qui quitte l’itinéraire qu’il avait prévu pour aller vers l’inconnu et les découvertes.
Et surtout, il prend son temps. Il ne cherche pas à tout voir en moins de temps possible. Non, il savoure chaque instant, prône le slow travel, et a compris que le voyage est en fait une belle métaphore de la vie.
On voudrait tous être ce voyageur, pèlerin dans l’âme comme dit Paulo Coelho. Personne n’est parfait et en voyage, nos défauts sont souvent exacerbés. Mais nos qualités aussi. À nous donc de nous demander, pourquoi voyage-t-on réellement ? Que nous apporte le voyage ? Et peut-être aussi réaliser que le périple n’a pas à prendre fin à notre retour. L’aventure, la liberté, la curiosité et la soif de découvertes ont plus que leur place au quotidien.
Crédit photo : Fox Searchlight/Wild
C’est un très bel article qui parle bien d’un problème de notre civilisation – le tourisme de masse qui voit engloutir un nombre inconsiderable de personnes aux mêmes endroits dits touristiques, ce qui suppose que ce sont de gens curieux. Mais ces mêmes personnes ne veulent à aucun prix renoncer à leurs habitudes et à leur confort.
Non, le vrai voyager est un être curieux, qui par moment est obligé d’être touriste ( lorsque nous étions au Cambodge, nous étions bien obligés de nous mêler aux autres pour visiter Angkor.) Mais il essaie aussii de rencontrer les habitants, respecte leurs coutumes, ne met pas de décolletés là, où la pudeur vestimentaire est encore présente, et ne se comporte pas en être supérieur !
Tout-à-fait; ce respect du pays visité est essentiel et les touristes l’oublient trop souvent. Sans compter qu’entre eux, ils ne sont pas toujours très agréables.
J’aime voyager pour découvrir et si je suis souvent obligée de m’agglutiner avec les touristes pour voir des lieux incontournables je m’échappe chaque fois que je le peux pour voir le ” vraie vie ” du pays visité. Pour ces deux mots j’y mets aussi une notion de durée : le touriste part pour une durée limitée, le voyageur prend le temps de découvrir…Beau billet que le tien 🙂 Belle semaine Bisous
Tu as bien raison, on en revient au slow travel. Vouloir tout voir comme si on courait un marathon est incompatible avec la vraie découverte d’un lieu. Bisous et belle semaine à toi aussi 🙂
L’éternel “match” touriste vs voyageur… Pour ma part, je crois qu’il y autant de façons d’être touriste que d’être voyageur, que chacun y met ce qu’il veut y mettre, que le touriste peut aussi prendre son temps et sortir des sentiers battus et l’auto-proclamé voyageur est parfois très grégaire… Le voyageur a également souvent une connotation “pays lointain” alors qu’on peut voyager à quelques heures de transport de chez soi (voire moins même)… Quand je suis sur la Côte d’Azur hors saison et que je vais me balader le nez au vent juste pour le plaisir de profiter de l’instant dans un charmant village, suis-je touriste ou voyageur ? Quand en baie du Mont Saint Michel j’échange avec les pêcheurs de crevette, suis-je touriste ou voyageur ?
C’est une belle question, mais une question sans réponse car le touriste de l’un est amené à être le voyageur de l’autre….
Tu soulignes un point vraiment intéressant et on peut en effet voyager dans sa propre ville ou région.
Ce sont des étiquettes finalement et c’est à chacun de nous de les redéfinir.
Même si je prends de plus en plus mon temps, je me considére toujours comme un touriste, à part peut être lors de mon séjour en Inde … je crois que pour se considérer comme voyageur, il faut vraiment prendre la mesure de la vie au quotidien dans le pays ou on est..
Oui, c’est bien vrai. Encore le temps finalement qui revient et l’immersion au sein de la population locale.
Je pense que tout voyageur est un peu touriste de temps en temps. Lorsque je suis allée au Canada, il a bien fallu que je devienne touriste lorsque j’ai voulu approcher les baleines à Tadoussac. Même si j’ai pris un petit Zodiac et non une grosse vedette blanche, il faut parfois jouer au touriste.
On n’a pas le choix pour visiter certaines lieux.
Lorsque nous partons en vacances, je n’aime pas m’agglutiner avec tout le monde, mon Chéri se moque d’ailleurs car j’ai horreur quand il y a du monde, mais vraiment horreur ! Lorsqu’on va à Paris par exemple, on ne va pas trop dans les lieux touristiques, on se perd un peu dans les ruelles. Quand on va à Montmartre (lieu touristique par excellence) on va plutôt dans les petites rues…
Bon à côté de ça il y a des lieux un peu incontournables et tu es bien obligée de suivre… Ce n’est pas simple de voyager ! 😉
Je n’aime pas trop la foule non plus, ça m’étourdit. Et bien souvent, les impasses ou coins cachés ont plus de secrets à dévoilés que tous ces sites bondés.
Je pense qu’on est souvent un peu des deux… selon la destination, avec qui on voyage et la longueur du voyage…
Oui, la destination compte pour beaucoup !
Je pense que je suis un peu des deux. Il est bon de sortir des sentiers battus, mais dans certains lieux, il est bon d’être touriste!
Bises
Bien dit ! Bises
Un bel article Nathalie!
Je me sens plus voyageur même si j’imagine parfois être touriste 😉 Les deux sont bien je crois, selon l’occasion.
Mais j’aime explorer hors des sentiers battus, goûter à la culture du pays, m’habiller “proprement” (versus les tenues du touriste)…
Bises, belle semaine
La tenue vestimentaire est très importante en effet ou le simple geste de retirer sa casquette ou son chapeau en entrant dans une église. Les touristes oublient trop souvent ces petits gestes qui font pourtant toute la différence. Bises et belle semaine à toi aussi 🙂
J’ai été tres agacée en Malaisie par l’attitude de certains touristes qui dégainaient par exemple leur lotion antiseptique sans arrêt ou qui ne mangeaient que des plats occidentaux à l’hôtel…Le voyageur est curieux de tout , traite les autres avec respect et essaie de communiquer avec les gens du pays, en tout cas c’est comme ca que je conçois les voyages… Bel article, bisous!
Tu les conçois très bien et je suis tout-à-fait d’accord avec toi ! Bisous
Je préfère être voyageur que touriste mais on est les deux involontairement. Sortir des sentiers battus est exaltant! Je déteste la foule et en général, je recherche les endroits calmes dans lesquels je peux apprécier la visite.
Merci Nathalie pour cet article intéressant!
Bises
Ils se font de plus en plus rares hélas, mais c’est tellement agréable d’en trouver. Bises
Je pense que je fais partie d’aucune catégorie mais bien d’un savant mélange des deux. Pour moi, il y a autant de style de touriste/voyageur qu’il y a d’habitants sur cette planète.
Quand je voyage j’aime découvrir les épicentres “touristiques” et sortir des sentiers battus.
J’aime déguster des plats locaux mais parfois, je recherche aussi une bonne assiette réconfort bien de chez moi.
On oscille souvent entre les deux, créant aussi sa propre catégorie puisque comme tu le dis, chaque voyageur est unique !
J’aime beaucoup ton billet Nathalie et la manière dont tu expliques les deux “concepts” sans critiquer, juste en expliquant et laissant chacun se faire sa propre opinion et se situer dans l’une ou l’autre catégorie (ou dans les deux). J’estime être plus voyageuse que touriste. J’aime sortir des sentiers battus et rentrer de mes voyages avec des souvenirs uniques, ceux des rencontres et des découvertes que j’y aurai faites. Mais certains endroits nous poussent effectivement à être de véritables touristes. Comme toi, c’est à Rome que je me suis vraiment sentie devenir “touriste”, notamment en faisant la queue pour visiter le Vatican ou devant la Fontaine de Trévi à essayer de me frayer un chemin pour avoir aussi MA photo ^_^ Certainement la raison pour laquelle je n’en garde pas mon plus beau souvenir (?)
Je suis contente que tu aimes mon billet 🙂
C’est le grand dilemme et on choisit de revêtir le chapeau de l’un ou l’autre, volontairement ou involontairement…
J’aime comme toi sortir des sentiers battus et en même temps, il y a tant de lieux que j’aimerais découvrir qui sont archi connus et donc pris d’assaut.
Oui, c’est exactement ça “on aimerait tous être ce voyageur…”
C’est un bel idéal…